#CSPCITOYEN
Suite à l’annulation du réceptif VIP qui devait avoir lieu, le 31 octobre dernier, à l’occasion du Clasico, le club a décidé d’offrir l’ensemble de sa prestation au restaurant social La Bonne Assiette.
Rencontre avec Jean-Paul Suchaud, Président de la Bonne Assiette.
Monsieur Suchaud, pouvez-vous présenter la Bonne assiette aux supporters du club ?
« La Bonne Assiette est un restaurant social qui existe depuis 28 ans à Limoges.
Auparavant, il existait une structure qui était gérée par le Conseil Général qui s’appelait l’Entraide Départementale et qui servait un repas chaud à toutes les personnes sans domicile fixe, à côté de la mairie.
En 1992, suite à une série de problèmes liés à l’alcoolisme des bénéficiaires, tout s’est arrêté du jour au lendemain.
Cela a été l’occasion pour les associations caritatives de Limoges de toutes « obédiences », qu’elles soient chrétiennes, protestantes, catholiques, non croyantes, de se réunir pour décider de créer un collectif et d’offrir à nouveau un repas chaud aux personnes sans domicile fixe, en travaillant ensemble.
Le problème est qu’au départ on n’avait pas de local, on a donc été voir le Maire de Limoges, qui a mis à notre disposition l’ancienne cantine de l’ancien hôpital avant qu’il ne soit démoli et qu’il soit transformé en Bibliothèque Francophone Multimédia.
Dès l’hiver 92-93 en se regroupant avec le Secours Populaire, le Secours Catholique, Saint-Vincent de Paul, Emmaüs, la Croix Rouge, l’Entraide Protestante, l’ARSL, le Gatrem, nous avons réussi à continuer l’action.
On s’est réuni et les repas étaient préparés à Emmaüs à Saint-Priest-Taurion, livrés dans de grosses gamelles à l’ancien hôpital et les repas étaient servis par les bénévoles de nos associations.
Et puis le projet a évolué, il y a eu un premier local en centre-ville : c’était un petit restaurant qui nous a permis de poursuivre l’action.
En 1998, donc six ans après le démarrage, la ville de Limoges a décidé de nous soutenir fortement en construisant les locaux dans lesquels nous sommes actuellement : rue Mandonnaud, avec une vraie cuisine, une vraie salle de restauration et depuis 1998, tous les midis du lundi au dimanche et tous les soirs du lundi au vendredi un repas chaud est servi à de nombreux bénéficiaires. »
Qui sont les bénéficiaires de ce restaurant solidaire ?
« En 30 ans, le public a beaucoup évolué. Au départ, c’était essentiellement des personnes sans domicile fixe et des personnes précaires. Mais depuis, nous travaillons également autour des personnes en fragilité psychique et depuis le début des années 2000, avec des migrants qui sont pris en charge par de nombreuses associations et qui viennent déjeuner ici. »
Combien de bénéficiaires accueillez-vous, et quel type de repas leur servez-vous ?
« Aujourd’hui, on accueille tous les midis, entre 100 et 120 personnes de tous horizons qui ont la chance de pouvoir venir prendre un repas complet pour 1,50 € avec une soupe, une entrée, un plat de résistance, du fromage, un dessert et un café. Ils bénéficient d’un environnement assez convivial avec des bénévoles qui les servent et la possibilité de retrouver d’autres personnes.
Bien évidemment pendant cette période de confinement c’est un peu particulier, en théorie un restaurant ne devrait pas être ouvert mais comme nous sommes un restaurant de collectivité, nous avons le droit, en respectant la distanciation sociale et certaines règles. Mais au lieu d’accueillir 70 personnes dans la salle on n’en accueille que 30 simultanément. On a étendu les horaires du service, ce qui nous permet de servir un peu plus de 100 personnes entre 11h00 et 13h15.
C’est un petit miracle permanent puisque préparer et servir un repas avec du personnel (on a 13 salariés dans notre structure) pour accueillir 100 personnes ici mais également de l’autre côté à Babylone 130 personnes, ça nécessite un jonglage financier important. »
Comment faites vous pour proposer des repas complets à 1,50 € à vos bénéficiaires ?
On travaille beaucoup avec la Banque alimentaire de la Haute-Vienne qui nous fournit les denrées avec lesquelles nous préparons l’essentiel des repas. Ce qui nous permet de tirer un prix, si je puis dire, défiant toute concurrence.
Il y a un ensemble de partenaires qui nous aident, qui sont très variés. Chaque fois que des partenaires extérieurs veulent bien nous aider, ça nous apporte un plus énorme. C’est ce qu’a fait le Limoges CSP pour la première fois, je regrette bien la situation dans laquelle se trouve le club, malheureusement, car j’aime le CSP aussi.
La Bonne Assiette est connue depuis 30 ans sur Limoges : quand les cantines scolaires ont des surplus, elles nous appellent pour nous demander si ça nous intéresse. La fédération des chasseurs nous donne régulièrement des produits également.
Des sociétés privées s’adressent à nous pour nous donner directement des produits en défiscalisant leurs dons.
C’est grâce à tous les partenariats qu’on noue et puis grâce au bouche-à-oreille qu’on arrive à faire vivre ce petit miracle permanent. Ce n’est pas évident de tenir avec un modèle économique basé sur « des repas à 1,50 € ».
Combien de personnes oeuvrent pour la Bonne Assiette ?
Nous avons 13 salariés et 60 bénévoles qui sont fidèles et de différentes origines aussi. Il y a des bénévoles qui sont d’anciens bénéficiaires.
Combien de repas avez-vous pu servir avec le don du club ?
Le samedi midi, nous avons servi 110 repas et le dimanche environ 100. Le reste a été servi entre les repas du lundi et du mardi.
Restons solidaires face à cette situation si particulière.
Si vous aussi, vous souhaitez aider la Bonne Assiette, vous pouvez leur faire un don.
Restaurant social "La Bonne Assiette" situé 12 rue Adolphe Mandonnaud 87000 Limoges.
Téléphone : 05 55 32 30 90